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J’ai vu un psychothérapeute pour la première fois quelques mois après ma crise cardiaque en 2015. Mon cardiologue m’a recommandé de voir un psychothérapeute parce que je ressentais la culpabilité du survivant et que, me posant mille questions, je me demandais comment continuer à avancer.
J’étais hésitante au début. Je craignais les stigmates associés à la consultation d’un psychothérapeute. J’avais l’impression que les gens penseraient que je suis folle. N’est-ce pas ce que la société nous apprend à croire? On ne cherche pas ce genre d’aide à moins qu’il y ait quelque chose qui ne tourne pas rond dans la tête.
Mais même si ce n’était pas quelque chose que j’eusse jamais désiré, j’ai pris conscience que j’avais besoin d’aide.
Je suis vraiment contente d’avoir pris la décision de voir un psychothérapeute. Dès ma première visite, ma psy et moi avons cliqué immédiatement et je n’ai pas cessé de la voir depuis.
Tout le monde n’a pas besoin d’aller voir un psychothérapeute. Mais si vous devez voir un professionnel, ne laissez pas la peur ou les stigmates perçus vous en empêcher. Allez-y, cela pourrait changer votre vie si vous vous donnez la peine d’essayer.
Une visite chez le psychothérapeute ne signifie pas nécessairement s’étendre sur un divan et remanier son enfance. Je m’assois dans un fauteuil confortable en face de mon thérapeute et je lui parle sur le ton de la conversation des choses qui se passent dans ma vie en ce moment.
Nous avons d’excellents entretiens. Je lui raconte mes problèmes et elle me donne des conseils.
Je ne m’en fais plus avec les stigmates à présent. Je sais que la psychothérapie m’a aidée à :
Après ma crise cardiaque, je me suis demandé pourquoi j’étais en vie alors que tant d’autres, qui avaient eu exactement le même type de crise que moi, en étaient morts. Cela n’avait pas de sens.
Même les médecins qui m’ont sauvé la vie ont dit que c’était un miracle que j’aie survécu. Cela m’a fait remettre en question ma survie encore plus. Pourquoi suis-je encore là? Quel est le but de mon existence sur Terre?
Je me pose constamment ces questions. Je savais que j’avais besoin de quelqu’un pour bien m’expliquer comment y parvenir.
La psychothérapie m’aide à comprendre ma culpabilité du survivant et à y faire face. Ma psychothérapeute m’aide à raisonner pour arriver à trouver la réponse à mes propres questions. Plutôt que de spéculer sur la raison pour laquelle j’ai survécu, elle m’explique en détail le raisonnement de manière professionnelle.
Je pensais que j’avais « guéri » de la culpabilité du survivant. Mais le jour de l’anniversaire de ma crise, 2 ans plus tard, je l’ai ressentie de nouveau. Pendant quelques séances, ce fut un très gros sujet de conversation avec ma psychothérapeute. Je ne sais pas comment je serais passée à travers ça sans aide professionnelle.
Je souffre de dépression depuis que j’ai eu ma crise cardiaque. C’est tout à fait normal. Certains chercheurs ont découvert que jusqu’à 40 % des personnes qui ont une maladie cardiovasculaire ont aussi reçu un diagnostic de trouble dépressif majeur, alors que cette proportion ne s’élève qu’à 17 % dans la population générale.
Mes séances m’ont grandement aidée à prendre en charge ma dépression. J’ai hâte de trouver quelqu’un qui m’écoutera et pourra m’offrir des conseils professionnels.
Plusieurs traitements, dont la psychothérapie et les antidépresseurs, peuvent aider à traiter les symptômes de la dépression. Il n’existe pas de solution unique pour tous. Souvenez-vous juste que vous n’êtes pas obligé de rester là à souffrir tout seul. Il y a de l’aide.
La psychothérapie a joué un rôle clé pour m’aider à comprendre mes pensées et mes émotions.
Ma praticienne m’expose les bases scientifiques qui expliquent pourquoi je ressens certaines émotions. Elle me donne ensuite des conseils pour m’aider à modifier mon comportement lorsque j’éprouverai de nouveau ces émotions à l’avenir.
J’ai toujours hâte à ma prochaine visite pour lui faire part de ce que je comprends de mes émotions et des progrès que j’ai accompli.
Vous pensez essayer la psychothérapie? Ne vous préoccupez pas de ce que les autres penseront. Faites ce qui est bon pour vous. Voici quelques-uns de mes conseils pour vous aider à vous y préparer.
Si vous n’êtes pas certain si vous devriez voir un thérapeute, parlez-en à votre médecin de premier recours ou à votre cardiologue. Vous pourriez aussi vous en ouvrir à un membre de la famille à qui vous faites confiance. Parler de votre situation et de vos options peut vous aider à déterminer si vous avez besoin d’aide.
Essayez de trouver un psychothérapeute qui traite des personnes de votre âge qui ont dû composer avec des problèmes médicaux similaires aux vôtres. Vous aurez ainsi plus de chances d’être à l’aise avec votre praticien, et lui sera probablement plus en mesure de comprendre votre condition et les difficultés que vous affrontez.
Demandez à votre médecin s’il peut vous adresser à quelqu’un. Dans mon cas, mon cardiologue m’a fortement recommandé une psychothérapeute qui traite principalement des jeunes cancéreux. Je crois que cela l’aide à mieux comprendre mon expérience, car ses autres patients malades, qui sont en phase terminale, sont jeunes et ont tout comme moi fait face à la mort.
Ne vous contentez pas, le cas échéant, du premier thérapeute! J’ai eu la chance que le contact soit bon avec la première psychothérapeute que j’ai consultée, mais il se peut que vous deviez rencontrer plus d’une personne avant de trouver celle avec qui ça cliquera. Ne vous laissez pas décourager pour autant d’obtenir l’aide dont vous avez besoin.
Une fois que vous avez trouvé un psychothérapeute qui vous convient, discutez avec lui ou elle de la fréquence et de la durée de vos rencontres.
Je vois ma psychothérapeute pendant une heure toutes les 3 ou 4 semaines environ, selon ce qu’elle estime être nécessaire.
Vous pourriez également souhaiter lui demander combien de temps durera la thérapie et bien sûr, si vous trouvez que cela est bénéfique, vous pouvez poursuivre les séances plus longtemps. Cela fait 5 ans maintenant que je suis en thérapie et je ne prévois pas arrêter de sitôt.
Lorsque vous vous ouvrez à votre psychothérapeute, dites-en autant ou aussi peu que vous le désirez.
Pour ma part, je partage presque tout avec elle. Et cela m’a tellement aidée!
Tout ce dont je fais mention est lié au stress. Et le stress peut affecter la santé cardiaque. Ma thérapeute m’aide à composer avec mon stress, alors c’est bon pour mon cœur!
Vos amis, votre famille ou vos collègues n’ont pas à savoir que vous voyez un psychothérapeute. Ne faites part que de ce qui vous convient avec les personnes qui vous mettent à l’aise.
Lorsque je lui demande du temps pour m’absenter du travail, je dis à ma patronne que j’ai rendez-vous chez le médecin, sans lui donner plus de détails. Mais j’ai parlé de mes séances à quelques amis proches et dans certains cas, j’en ai encouragé quelques-uns à voir eux aussi un psychothérapeute.
Ce ne sont pas tous les cardiaques qui ont besoin de voir un psychothérapeute. Mais de grâce, n’ayez pas peur de demander conseil à un membre de la profession médicale si vous avez des difficultés.
Partagez ce que vous vivez au lieu de garder tout emprisonné à l’intérieur.
Parler de vos inquiétudes avec un professionnel peut changer pour le mieux votre attitude et la manière dont vous composez avec vos émotions.
Pour plus d’information sur la prise en charge de la cardiopathie, adressez-vous à votre médecin ou à votre équipe de soins de santé.